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COLLECTIF BEGLAIS
23 janvier 2011

Manifestation nationale samedi 22 janvier 2011

Education. Restrictions budgétaires : les pauvres au premier rang

 

Les principales fédérations de l’Éducation nationale organisent aujourd’hui une journée nationale d’actions pour dénoncer les 16 000 suppressions de postes prévues à la rentrée prochaine. Une nouvelle saignée qui touchera en priorité les élèves des quartiers populaires.

La colère monte dans l’éducation nationale. Un mois après l’adoption du budget 2011, entérinant la suppression de 16 000 postes à la rentrée prochaine, le collectif L’éducation est notre avenir, rassemblant les principales fédérations enseignantes (FSU, Unsa éducation, Sgen-CFDT) et les parents d’élèves de la FCPE, appelle aujourd’hui à une journée d’actions dans toute la France. Plus d’une cinquantaine de rassemblements, manifestations ou débats sont annoncés afin de dénoncer cette « asphyxie budgétaire » et exiger une « politique ambitieuse pour l’école ».

 

« Plus de besoins et moins de moyens »

Les chiffres globaux sont connus. Selon le ministère, 8 967 postes d’enseignants seront supprimés dans les écoles primaires publiques, 4 800 dans les collèges et lycées publics et quelque 1 400 dans l’enseignement privé. Une nouvelle saignée alors que, selon les propres statistiques du ministère, les effectifs d’élèves seront en augmentation à la rentrée scolaire : 35 300 de plus en collèges, 14 000 de plus en lycées professionnels et 1 500 de plus dans les écoles.

Pour le gouvernement, l’argument démographique, qui a longtemps servi à justifier ces coupes claires, ne tient plus. Depuis le baby-boom de l’an 2000, la natalité française connaît même une forte hausse. L’année dernière, on a compté 828 000 naissances – record inégalé depuis trente ans – qu’il faudra bien accueillir dans les classes d’ici trois ans. « Plus de besoins et moins de moyens : on peut décrire la situation ainsi », résume Carole, professeur d’histoire-géographie dans un collège du Val-de-Marne.

Une politique paradoxale qui aboutit, dénoncent les syndicats, à des hausses d’effectifs dans les classes, la disparition de certaines formations ou options, ou encore des réductions de moyens de remplacement. Et cette année, plus que jamais. En 2010, les 16 000 postes en moins ont été absorbés par la suppression de l’année de stage des profs débutants. « Cette fois, on s’attaque à l’os, soulignent les syndicats. Ce sont les postes d’enseignants qui sont visés. »

Alors que la dernière étude Pisa constate un creusement des inégalités scolaires en France, la répartition des moyens, département par département, et bientôt établissement par établissement, confirme que les circonscriptions les plus fragiles sont, une fois de plus, les premières à payer le prix de la pénurie.

L’académie de Lille est emblématique de ce non-sens. Elle sera, en valeur absolue, l’une des plus touchées, avec 470 postes « à rendre » dans le secondaire, alors que les effectifs vont augmenter de 1,4 % et que les besoins d’éducation sont patents. « Notre région subit de plein fouet la crise avec un taux de chômage de 12,7 % et concentre plus que d’autres d’importantes difficultés tant sociales qu’économiques, rappelle Cathy Apourceau-Poly, responsable des lycées au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Sur le plan scolaire, la région possède un taux de décrochage bien supérieur aux moyennes nationales. »

 

l’éducation prioritaire directement visée

Dans l’académie de Créteil, autre circonscription concentrant de nombreux établissements en éducation prioritaire, ce sera 571 postes de moins pour 8 060 élèves de plus. Même les lycées, à qui la réforme ne devait pas faire « perdre un centime » – dixit Nicolas Sarkozy – sont touchés. « 252 emplois vont y être ponctionnés, soit deux postes en moyenne par lycée alors que les effectifs sont stables », assure le Snes Créteil.

Dans l’académie voisine de Versailles, ce sont cette fois les moyens supplémentaires alloués à l’éducation prioritaire qui sont directement visés. Lors du comité technique paritaire du 12 janvier, seuls cinq collèges ont été désignés comme « protégés » par le recteur, la vingtaine d’autres ainsi que dix lycées devant subir un retrait de moyens. « Un choix lourdement préjudiciable à la réussite des enfants de milieux populaires », souligne la section académique du Snes.

Dans le primaire, la situation précise de chaque établissement n’est pas encore connue. Et pour cause : le gouvernement, tellement convaincu du bien-fondé de ses restrictions budgétaires, a discrètement repoussé l’annonce des dotations après les élections cantonales de mars ! Belle démonstration de courage politique…

Laurent Mouloud

http://www.humanite.fr/21_01_2011-education-restrictions-budgétaires -les-pauvres-au-premier-rang-463030

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