Lu dans une petite annonce: lycée cherche "formateur" pour cours de français à des élèves non francophones. Salaire: 573 euros mensuels pour 22 heures par semaine. Unelicence est souhaitée...On savait les salaires peu attractifs dans le public. Mais là, c'est à décourager de faire des études.
En ce moment, Lola, prof de FLE (français langue étrangère), regarde les petites annonces sur les sites. Elle a envie de changer de job. Le 3 janvier, à peine les fêtes passées, elle tombe sur une annonce qui la met franchement en colère. Un lycée pro d'Aubervilliers, en Seine-saint-Denis, recherche un assistant pédagogique. Sa mission: "former en FLE des élèves de 15 à 20 ans dont la maîtrise du français n'est pas suffisante pour intégrer une classe banale correspondante à leur âge". Salaire: un demi SMIC - il vient juste de passer au 1er janvier à 9 euros de l'heure brut...
La formule est un peu alambiquée. Mais si l'on comprend bien, il s'agit de donner des cours de français à des élèves qui n'arrivent pas à suivre ce qui est dit en classe. En clair, un travail d'enseignement. D'ailleurs, la petite annonce se retrouve sur le site de l'Agence de promotion du FLE aux côtés de beaucoup d'autres, d'enseignants.
En fait, s'agissant de cours, l'assistant pédagogique en question travaillera bien au delà de ses 22 heures. En effet un cours se prépare, d'autant qu'il s'agit d'un public fragile, probablement en grande difficulté scolaire. Il peut aussi donner des devoirs écrits, à corriger donc. Pour les profs "classiques" qui ont un Capes - plus que la licence "souhaitée" ici -, un service complet est de 18 heures par semaine.
"Comment recruter du personnel motivé et compétent à des conditions pareilles ?", s'insurge Lola qui, pour devenir prof de FLE, a suivi une formation spécifique. Mais en ce moment dans l'Education nationale, il n'y a pas de petites économies, et aucun "levier" n'est à négliger.
Crédit photo: un livre de français de 1911, Flickr, cod_gabriel